Introduction :

     Vue l’évolution actuelle des disciplines pratiquées dans les clubs de Ring (obéissance), tout éducateur va être amené à orienter les membres pour l’acquisition d’un chiot de race et peut-être même  à les aider à le choisir pour qu’il présente, si possible, le plus de qualités nécessaire à l’éducation qu’il va recevoir :

-         chien de compagnie.

-         Agility.

-         Obéissance.

-         Décombre.

-         Pistage.

-         RCI.

-         Mondioring.

-         Ring.

 

     Il me semble que cette dernière discipline, avec les concours qu’elle met en place, est un “ bon outil” de sélection pour nos chiens et qu’un chiot apte pour le Ring, pourra envisager favorablement toute les autres disciplines. Il pourra même être ‘’recycler ‘’, si un problème se posait, vers un secteur utilitaire : chien de garde, de police, d’armée…

Quelques notions de génétiques :

     Les bases de la génétiques ont été établies par Johann Mendel, religieux et botaniste autrichien du 19ème siècle qui, suite aux expériences qu’il a faites sur les végétaux (pois), a dégagé les lois qui portent son nom : les lois de Mendel.

     Cette étude n’est qu’un approche superficielle de la génétique qui nous permettra de comprendre ce qui se passe au niveau de nos chiens de travail.

     La génétique est la science de l’hérédité. Elle a pour objet l’étude des caractères héréditaires et leur transmission. Le but de l’éleveur sélectionneur est de créer du progrès génétique en ne mettant en reproduction que des animaux ayant, pour les caractères qui l’intéressent, une valeur génétique supérieure à la moyenne de la population.

Comment se transmet le matériel génétique ?

     Ce sont les chromosomes des noyaux des cellules qui portent les gènes, éléments responsables de l’hérédité. Le nombre de chromosomes est caractéristique de chaque espèce et la dernière paire représente les chromosomes sexuels. Les cellules sexuelles ou gamètes ne contiennent qu’un exemplaire de chaque chromosomes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


          Les gènes (plusieurs dizaines de milliers) sont situés dans les chromosomes et déterminent les caractères héréditaires. L’ensemble des chromosomes d’un individu constitue le caryotype et l’ensemble des gènes le génotype. Un sujet se dit hétérozygote si les gènes allèles, pour au moins un caractère bien défini, sont différents. Si ces gènes sont identiques, l’individu est homozygote. L’héritabilité est une notion mathématique, donnée par une formule complexe, qui à chaque caractère associe un nombre compris entre 0 et 1 qui permet de voir l’efficacité de sa transmission.

     Les caractères physiques : poids, taille, longueur du poil, etc… constituent le phénotype et ont des coefficients moyens de 0.2 à 0.5. Ils sont considérés à forte héritabilité. On pourra donc utiliser la sélection massale ( choix des reproducteurs par rapport à leurs propres performances).

     Les qualités caractérielles : stabilité, amour du maître, goût de la toile… sont à faible hérédité ; coefficient égal à 0.0… . Dans ce cas la sélection massale sera moins efficace car les performances sont influencées par le milieu. Il faudra la compléter par une sélection sur la descendance.

 

Bulle rectangulaire: Othar de la Noaillerie après une bagarre.
(Malinois de type travail)

 

Bulle rectangulaire: Etude de tête d’un malinois de lignée beauté.

 

 

Les variations de phénotype chez le malinois.

 

 

     On peut donc conclure que génétiquement les chiots récupèrent 50% du père et 50% de la mère. Cependant, il faut tenir compte de l’influence de la mère qui est trop souvent négligée dans les croisements à ‘’champions’’. En effet, non seulement lors du développement des fœtus,  elle fournit le ventre et leur fait ressentir ce qu’elle perçoit de l’extérieur mais aussi pendant l’allaitement car les chiots copient ses réactions ( attention à l’emploi de chiennes peureuses ou agressives).

 

La tare dans les gènes gène sur le tard.

 
 

 

 

 

 


Les méthodes :

 - Travail en race pure :

     Contrairement aux espèces végétales, nous travaillons en race pure, définie par un standard et donc nous ne pouvons pas utiliser le phénomène d’hétérosis qui permet, aux animaux issus de deux races, d’être supérieurs à la moyenne de leurs parents. Dire qu’un animal est de race pure signifie qu’il est, probablement, homozygote pour les gènes qui déterminent les caractères principaux du standard : couleur, forme de la tête…

     Une race, le Berger Belge, peut être divisée en variétés : malinois, tervuerens… Dans une même variété, malinoise, on parle de souches : beauté, travail. Dans cette population, l’éleveur essaie de sélectionner et de fixer les caractères intéressants.

Cela explique, à mon sens, l’impossibilité à court terme ( 3 ou 4 générations), de produire un chien qui soit à la fois champion de beauté et de travail en mélangeant les ‘’ souches ‘’.

 

- Travail en consanguinité :

     On dit qu’un individu est consanguin si les deux parents sont apparentés. Pour mesurer cela, on emploie dans les schémas de sélection des animaux de rente ( porcs, poulets), un coefficient de parenté.

     En élevage canin, ce degré se pratique autrement .

Prenons l’exemple de Tino de la Virginie :

 

 

 

 

1

2

3

 

 

 

 

 

 

Xjéllaba

 

 

Othar de la Noaillerie

Lassa de la Noaillerie

Urgo

Tino de la Virginie

 

 

Jade de la Noaillerie

 

Poupette de la Virginie

Xjéllaba

 

 

 

Nadia de la Noaillerie

Vicky du Faubourg des Postes

 

 

 

Jade de la Noaillerie

 

 

 

 

 

On dira donc que Tino est  consanguin:

-         2-2 sur Xjéllaba

-         3-3 sur Jade

 

     Le principal intérêt de la consanguinité est qu’elle augmente l’homozygotie des sujets. Cela a pour conséquence la production de portées plus uniformes dans leurs génotypes. Dans le cas de schémas bien conduits, cela facilite la commercialisation des chiots.

     Cependant, les tares de lignées liées à des gènes récessifs vont, avec la consanguinité, apparaître alors que jusque là elles n’étaient pas rencontrées. Il paraît que la consanguinité a un effet négatif sur la taille des animaux et leur résistance aux maladies…

 

Conclusion :

     Les objectifs de sélection étant fixés, il reste à se poser la question : ‘’ comment évaluer objectivement la valeur de tel ou tel chien’’ ?

     Actuellement, pour le Malinois, c’est le sens intuitif d’éleveurs passionnés, ayant pour la majorité dressé ou mis la toile, qui leur fait choisir le reproducteur et le croisement idéal…

     Le malinois de travail a été fait, est fait, devra être fait par des dresseurs pour des dresseurs.

 

 

 

 

 

RETOUR AU SOMMAIRE